Jeudi, 23 novembre 2023
Dossier de presse
Gala de l'ADISQ
Voici la lettre ouverte « Le tapis rouge de l’asservissement »,
parue dans le journal Le Devoir, ce samedi 4 novembre 2023.
Plus de 423 artistes autoproduits, musicien.e.s et artisans de la musique
ont cosigné cette lettre adressée aux artistes en nomination au Gala de l’ADISQ.
« Salut à toi, artiste en musique. Toi qui espères monter sur les planches du Gala de l’ADISQ demain soir, pour empoigner un Félix doré de reconnaissance... »
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Le tapis rouge de l’asservissement
4 novembre 2023
Salut à toi, artiste en musique. Toi qui espères monter sur les planches du Gala de l’ADISQ demain soir, pour empoigner un Félix doré de reconnaissance.
Comme tout le monde, tu as sans doute l’impression que le Gala de l’ADISQ est la grande fête des artistes en musique. Mais détrompe-toi, car la mission de l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ) vise à favoriser le développement de l’industrie de la musique au Québec et à défendre les intérêts de « ses » membres. Ses membres sont des producteurs, des exploitants d’artistes. Et non des artistes ou des artistes-entrepreneurs.
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Cette mainmise de l’ADISQ sur une bonne part des subventions de l’État force les artistes (qui veulent percer davantage) à signer avec un producteur dit « reconnu », et à abandonner au passage de précieux droits. Car le modèle d’affaires d’un producteur, c’est exactement le même qu’un propriétaire immobilier : son but est d’accumuler de l’actif (« tes » droits) pour les revendre à profit au moment de prendre sa retraite.
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Alors, si tu as la chance de te retrouver demain soir face à un micro nostalgique de prise de parole, n’hésite pas à revendiquer devant un million de téléspectateurs que les artistes-entrepreneurs membres de l’ADISQ devraient, eux aussi, avoir le droit de voter et de gouverner pour prendre part à la destinée de notre industrie musicale. Parce qu’après tout, c’est nous, les artistes, qui prenons la plus grande part de risque dans notre belle grande histoire de la musique d’ici.
[ Lire l'article au complet dans Le Devoir ]
Louis Clavis dit :
« J'ai parlé avec Chloé Sainte-Marie aujourd'hui... on est un peu mal à l'aise... »
Philippe Fehmiu dit :
« L'ADISQ se veut le Gala de la Musique, mais finalement, il est le gala des producteurs de musique. Comme les auto-producteurs ne sont représentés ni au CA, ni à l'AG, 80% des créateurs n'ont pas accès aux subventions. »
Ecouter l'Émission Ici Première
« Ça fait des années que ça dure. Mais il n'y a jamais personne qui veulent mettre leurs bottines, pour envoyer une lettre ouverte, une dénonciation. À partir du moment où il y a eu formation d'un regroupement qui vise à favoriser le développement de l'industrie de la musique, il faudrait aussi défendre les intérêts des artistes... »
« On verra également si certains artistes prendront la parole en recevant leur prix pour appuyer leurs collègues auto-produits... »
« Ils ont appelé leurs collègues qui allaient gagner des trophés nécessairement :
vous pourriez peut-être dire un mot pour nous ?
PAS un mot ! »
« ... et la force de l,'ADISQ augmentée en y dmettant les artistes auto-produits. »
Des artistes dénoncent leur sort, l’ADISQ « tend la main »
« Avec le Gala, on célèbre le monde de la production, mais on tasse l’autoproduction alors qu’elle est rendue largement majoritaire », explique en entrevue avec La Presse Guillaume Déziel, ancien agent de Misteur Valaire et l’un des instigateurs de la missive. « Il y a un malaise ambiant ; il y a une réalité qui a changé, mais le système par lequel on gouverne ne tient pas compte de cette réalité-là. C’est problématique. »
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« La mission même de l’ADISQ, c’est de représenter les entreprises, rappelle Eve Paré en réaction à la sortie de samedi. Si on se retrouve à représenter les artistes individuellement, on s’éloigne de notre mission. Pour ça, il y a des associations d’artistes. Maintenant, il y a un dialogue possible. Depuis que je suis en poste, il y a deux ans, la main a toujours été tendue. »
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Dans la situation actuelle, « c’est comme si on organisait une table sur le marché du travail avec les employeurs et les salariés, mais en excluant les travailleurs autonomes », illustre-t-il.
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« Quand on négocie les ententes collectives, on représente la partie « employeurs », en face des associations d’artistes, rétorque Eve Paré, de l’ADISQ. De quel côté de la table se trouve l’artiste-entrepreneur ? Du côté de l’UDA [Union des artistes], ce qui a été le cas jusqu’à présent, ou du côté de l’ADISQ comme producteur ? Ça pose certains défis. »
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Selon Joe Bocan, le musellement des autoproducteurs dans la gouvernance de l’ADISQ est un symptôme d’iniquités structurelles beaucoup plus larges dans l’industrie de la musique. « Il y a un immense travail à faire, tout le mécanisme est à changer », dit-elle.