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Henri Prévost — Mercredi, 17 janvier 2018

La troisième Maison de répit Gilles-Carle sera à Prévost

Gilles Carle et Chloé Sainte-Marie
La chanteuse et comédienne Chloé Sainte-Marie, avec son conjoint, le cinéaste Gilles Carle, peu de temps avant le décès de celui-ci en 2009.
Photo par Pierre Dury

Les personnes de la région qui se dévouent à aider des proches aux prises avec de graves problèmes de santé pourront profiter d’ici un an d’une ressource pour leur permettre de souffler un peu.

Si tout se passe comme prévu, une Maison Gilles-Carle, destinée à l’hébergement temporaire de personnes souffrant de dégénérescence cognitive, verra en effet le jour à Prévost.

La résidence comprendra une douzaine de chambres où la personne aidée pourra être hébergée entre une journée et un mois, de façon à permettre à son aidant naturel de prendre du repos.

Le projet de la Fondation Maison Gilles-Carle est mené en collaboration avec l’organisme Massilia Ma Maison, créé à Prévost par Marlène Chapey, intervenante en gérontologie et elle-même aidante naturelle auprès de sa grand-mère depuis dix ans.

Mme Chapey travaille d’arrache-pied depuis quelques années à mettre sur pied un tel service de répit. Elle a cogné à de nombreuses portes, souvent sans résultat. «Je ne l’ai pas toujours fait de la bonne façon et j’ai parfois été critiquée», admet-elle, consciente de son tempérament «coloré»… L’entente conclue avec la Fondation Maison Gilles-Carle est cependant venue donner du poids à ses démarches.

Marlène Chapey avec sa grand-mère, Chloé Sainte-Marie, Gabriela Ferreras, Jessica Danis et Thérèse Denis.
Marlène Chapey, fondatrice de l’organisme Massilia ma Maison à Prévost, avec sa grand-mère, dont elle s’occupe depuis 10 ans comme aidante naturelle, et Chloé Sainte-Marie, de la Fondation Maison Gilles-Carle, en plus de Gabriela Ferreras (présidente), Jessica Danis et Thérèse Denis.


Une initiative de la chanteuse Chloé Sainte-Marie

La Fondation a été créée par la chanteuse et comédienne Chloé Sainte-Marie en mémoire de son conjoint, le réputé cinéaste Gilles Carle, décédé en 2009 après avoir souffert de la maladie de Parkinson durant une quinzaine d’années.

S’étant consacrée à soutenir son compagnon tout le long de ce douloureux parcours, Chloé Sainte-Marie connaît fort bien les défis que rencontrent les aidants naturels. «Seul un aidant reposé et en santé peut alléger le supplice de la personne malade dont il prend soin», constate-t-elle.

Une première maison de répit a ouvert à Cowansville en 2009. Alors que d’autres projets semblables prenaient forme, la Fondation a lancé l’an dernier une campagne de financement visant à recueillir 5 M$ pour l’aménagement de cinq maisons en cinq ans en Montérégie, sur la Côte-Nord, en Mauricie, en Outaouais et dans les Laurentides. La seconde maison devrait ouvrir cet automne à Boucherville et c’est à Prévost que la troisième devrait se réaliser.

Un emplacement est identifié

De concert avec l’organisme de Marlène Chapey, un terrain potentiel a été identifié. «Le plan d’affaires est complété et on est en train d’attacher tous les fils du projet avec des partenaires», confirme Christine Fortin, directrice générale de la Fondation. On parle d’un investissement approximatif de 2 M$, qui pourrait cependant être réduit grâce à des dons en nature (matériaux, services, etc…).

Christine Fortin et Marlène Chapey se montrent confiantes que la maison ouvre ses portes au début de 2019. Une levée de fonds spécifique au projet de Prévost est à prévoir, d’autant plus qu’au-delà de la construction, il faudra des revenus pour financer l’exploitation, qui nécessitera une quinzaine d’employés.

Outre l’hébergement temporaire, une Maison Gilles-Carle offre du soutien, de la formation et de l’information aux aidants naturels. Pour Marlène Chapey d’ailleurs, il faut voir au-delà du service de répit et favoriser une approche plus large, centrée d’abord sur la personne plutôt que sur la maladie. Massilia Ma Maison rêve d’ailleurs d’une collaboration étroite entre différentes organisations communautaires, jusque dans les écoles où, selon Marlène Chapey, il est essentiel d’inculquer ces valeurs humanistes aux jeunes.

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