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Aidants naturels: «j’ai pensé au suicide», témoigne Chloé Sainte-Marie
Photo : Sébastien St-jean / Agence QMI
La chanteuse Chloé Sainte-Marie s’est confiée sur la détresse psychologique à laquelle peuvent être confrontés les aidants naturels, mercredi, à QUB radio.
En entrevue avec Sophie Durocher, Mme Sainte-Marie a affirmé qu’elle avait déjà « pensé au suicide » lorsqu’elle assistait son défunt conjoint, le réalisateur Gilles Carles, alors atteint de la maladie du Parkinson.
« En 2007, j’ai pensé à me suicider et à tuer Gilles. Je suis passée par là. Et avant de le faire, j’ai dit à la préposée qui m’aidait bénévolement: "fais-moi rentrer à l’hôpital et fais-moi dormir". Et ils m’ont fait rentrer à l’hôpital et ils m’ont fait dormir pendant une semaine. Et je m’en suis tirée comme ça. Une cure de sommeil », a-t-elle déclaré.
La porte-parole de la Fondation Maison Gilles-Carle a également souligné le sentiment de solitude et l’importance de s’entourer quand on est un aidant naturel.
« C’est de partager la charge, de se faire aider. Parce que la détresse est tellement grande. C’est impossible de prendre cette charge-là seule. Et très souvent, quand on prend soin d’une personne aidée, la famille s’éloigne, les amis s’éloignent, alors on est seule. »
Décrivant ce qu’elle a vécu, Chloé Sainte-Marie a indiqué que le malade peut être réfractaire à ce que d’autres personnes lui prodiguent des soins.
« Quand moi j’ai commencé à prendre des préposées, Gilles les frappait. Il ne voulait pas personne d’autre que moi. C’est normal. Se voir dépérir sous le regard des étrangers, c’est encore plus douloureux », a-t-elle déclaré.
Mme Sainte-Marie a aussi relaté que Gilles Carle répétait sans cesse d’arrêter de « l’infantiliser et de l’humilier ».
« Il pouvait prendre une heure à attacher un bouton de chemise. Moi, je lui disais: "laisse-moi t’aider". Il ne voulait pas. C’est beau qu’il ne veuille pas, mais je savais très bien qu’il n’arriverait pas à mettre ses souliers, ses pantalons. Donc il faut l’aider, mais il ne veut pas se faire aider. Et à partir du moment qu’il accepte l’aide de son aidante, il n’en veut pas de personne d’autre. Le malade est égoïste. La personne malade est suprêmement égoïste », a-t-elle raconté.
- avec la collaboration de Jean-Philippe Daoust